L'histoire Du Club

L'histoire Du Club Par J.Pierre De Saintilan

« Désigné volontaire! par Jocelyne Puydebois pour faire l’historique du tennis à Châtenay, je me suis d’abord demandé quand cette histoire commençait. Bien m’en a pris car tout débute il y a fort longtemps. Le 12 juillet 1635 (j’avais très exactement -300 ans), le roi Louis X m (1601-1643) vint, depuis St Germain-en-Laye, chasser les loups dans la forêt qui s’étendait autour du val d’Aulnay. Il dut, pour cause d’orage s’abriter sous un ‘chastaignier’ et les seigneurs de sa suite rirent de même sous les arbres voisins. Bien que le ‘chastaignier’ devînt rapidement un ‘mal abri’, le roi, qui se divertissait en toute occasion, lança de sa ‘dextre paume’ un ‘pelou de castagne’ (bogue de châtaigne) au jeune Colbert (1619-1683).! Ce dernier la renvoya de volée avec un bout de branche qu’il tenait à la main.

En ce jour mémorable, le jeu de la paume – ancêtre du tennis – et le base-bail ! sont donc engendrés ici même, au cœur de Châtenay-Malabry !! !. Un rappel au passage des règles du jeu de la paume : On ne compte pas les points mais le serveur, s’il gagne l’échange, avance de 15 pieds et sert de nouveau. S’il gagne le second échange il avance encore de 15 pieds et se trouve donc à 30 pieds de la ligne de fond. S’il gagne le troisième point, il va à 20 pieds du filet et donc à 40 pieds de la ligne de fond. Son adversaire sert à son tour, trois fois au maximum. Le premier qui a servi ou le plus près du filet, donc ‘avantagé’, doit encore gagner deux fois de suite pour l’emporter. Remplacez les déplacements par les points 15, 30,40, et vous avez le décompte au jeu de tennis.

En 1773, François Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778), âgé de 79 ans, lançait, pour l’amuser, une ‘pelote’ de laine de moutons épargnés par les loups ! au jeune François René vicomte de Chateaubriand (1768-1848) âgé de cinq ans. En 1820 François René qui se rappelait avec plaisir ce premier contact avec une pelote, fait aménager sur sa propriété de la ‘vallée aux loups’, un terrain de 2 fois 60 pieds séparés par un filet, pour y pratiquer le jeu de la paume. Vous me direz que toute cette histoire est une affaire déjeunes et de vieux. C’est vrai!…., mais vous savez bien que le tennis est le sport de toute une vie ! Sautons en 1946 : Secrétaire de la mairie de Châtenay, Pierre Brûlé crée une section tennis au sein de l’Association Sportive Voltaire (ASV). Association elle même crée précédemment par Monsieur Mignon, maire de Châtenay . Après Pierre Brûlé président fondateur 7 autres présidents vont se succéder : – Théo Karamanian (1952-1962), – Jacques Thédié (1963-1976), – Jack Soleillant (1977- 1981), – J. Pierre de Saintilan (1981- 1984), – M. Estelle Costaz (1984- 1987), – Bernard Drubay (1988- 1993), – André Hamelin depuis avril 1993…

Si ces présidents ont, du fait de leurs personnalités et de leurs aspirations, forcément influencé l’évolution de la section, cette évolution a surtout été l’affaire de leurs équipes (en tout cas depuis Jacques Thédié). Equipes qui ont de plus assuré une continuité puisque plusieurs membres d’entre elles ont travaillé avec des présidents différents : Etienne Puteaux et moi même avec 4 présidents. Bernard Drubay, Denis Hovasse, Odette Marcé, Patrick Orsini, Jocelyne Puydebois avec 3. Serge Ayot, Marlise Binet, Sophie Canac, M .Estelle Costaz, Simone Courtaud, Gisèle Dréano, Jacques Gervaise, Christophe Grandpierre, Georges Guéraud avec 2. Arrivé seulement en 1969 à l’ASV tennis, après une année en liste d’attente, j’ai dû faire appel aux souvenirs de plus anciens pour préparer cet ‘historique’: – Mme Colette Mascle (Colette Delon à l’époque) y jouait dès sa création, et ses enfants y étaient encore il n’y a pas si longtemps. – Jean Cosson brillant footballeur, pratiquait l’athlétisme et le tennis de table à l’ASV avant de se mettre au tennis ( pour le désespoir pendant un demi-siècle de beaucoup de ceux qui pensaient pouvoir le battre !), – Gérard Journé, tout jeune à l’époque de Karamanian. Avec leur aide, j’a i retenu pour les huit présidences les anecdotes et faits marquants suivants : -Pierre Brûlé crée donc une section tennis au sein de 1′ ASV en 1946 . Les installations.

On joue sur deux courts, bien sûr en terre battue, (le 1 et le 2 que vous avez connus), et un peu plus tard sur un troisième, situé hors du stade, dans le parc de l’ancienne mairie (à l’emplacement de la mairie actuelle). Mr Brûlé dont le bureau est voisin y joue avec les bons joueurs de la section ou avec ses enfants et y invite parfois un jeune de la section. Les vestiaires des courts 1 et 2 sont situés : Pour les Hommes sous la piscine, au milieu d’un enchevêtrement de tuyaux. Pour les Femmes à gauche et un peu derrière la maison des gardiens. C’est une baraque en planches avec quand même une douche. L’environnement.

-Au-delà des courts 1 et 2 (à l’emplacement de nos ex courts 2 et 3), il y a un verger dont les cerises et les poires sont les bienvenues, par temps chaud, en l’absence de bar. -Plus loin, à la place des immeubles actuels, il y a un champ de blé. -Derrière, au-delà de la division Leclerc, s’étend la cité-jardins de la Butte rouge. Elle est encore visitée de nos jours, par des architectes du monde entier intéressés par son urbanisme, révolutionnaire à l’époque de sa création (1930-1935). Révolutionnaire puisque les occupants de la Butte rouge, souvent des ouvriers aux revenus modestes, disposaient d’un environnement arboré, de bassins d’agrément et d’un jardin par famille pour cultiver fruits et légumes. Elle l’était aussi par sa piscine, ouverte à tous, et son chauffage urbain. -De part et d’autre des 2 courts se dressent : – La maison pour les gardiens du stade. 3/10 – Le bâtiment de la piscine, remarquable par sa grande cheminée, qui sert à l’incinération des ordures de la commune. On en profite pour chauffer l’eau du bassin et une partie des immeubles de la cité. Mais à partir des années 70 de nouvelles normes ne permettent plus d’y brûler les ordures. -Par la volonté de M. Vons qui a succédé à M. Mignon comme maire, la piscine, devenue inutilisable, est transformée en théâtre. Dans le cahier des charges de cette transformation, Jean Vons, membre actif du tennis, nous disait avoir imposé la conservation de la cheminée qu’il considérait comme un patrimoine communal. L’activité tennistique : – 20 à 30 membres au début. – Les bon joueurs sont Pierre Brûlé, Mr Clair, Mr Dupont (fils du pharmacien de Châtenay) et plus tard Théo Karamanian. – On pratique le tennis loisir. -Théo. Karamanian succède à Mr Brûlé vers 1952 . (Pour se le représenter voir sa caricature dessinée par Didier Le Poureau). Son épouse, américaine, vient souvent le voir jouer, assise en général sur un des bancs situés derrière l’allée qui borde les 2 courts. La section tennis à l’époque. – Le nombre d’adhérents, supérieur à 100, justifie l’implantation d’un 4e m e court dont la surface est goudronnée. Situé derrière les tribunes du stade d’honneur du foot, il sert aussi pour le basket. – Les meilleurs joueurs outre le président (ex 0) ont pour nom Fernand Jouffroy, M.Gattereau (prof de Gym.) et les docteurs Alloin et Perrachon (quand il n’est pas trop perturbé par l’ensoleillement du champ de blé qu’il prétend éblouissant !). – Les meilleures joueuses ont pour nom Jeannette Brodin (mère de Jean-Jacques), Mme Jouffroy et Mme Masse. – Les membres de la section sont quelquefois conviés à l’église par les époux Brodin, très bons musiciens, qui y jouent de l’orgue et chantent. Encore un peu d’histoire. Si, grâce à Chateaubriand, la commune de Châtenay a peut-être été précurseur pour le jeu de la paume ( peut-être car les historiens ne sont pas tous d’accord avec moi!), elle l’a vraiment été pour le logement social (déjà rappelé) et l’enseignement laïque. Une des premières écoles communales de France a vu le jour à Châtenay. Elle était située devant la première mairie – plus tard conservatoire – et comprenait deux petits bâtiments de part et d’autre de la cour, un pour les garçons, l’autre pour les filles. Celui de droite, avant de servir à l’école, était la première poste de la commune. Ces bâtiments viennent de disparaître ; patrimoine quand tu nous quittes ! ! ! Mme Morlet, est la directrice de l’école communale des filles . Avec M. Morlet (prof, de math.) ils logent dans l’école. Quel rapport avec le tennis me direz-vous ? J’y viens

Mr Morlet est le trésorier de la section tennis . Il est chargé aussi de l’initiation des jeunes. Souvenirs de G. Journé etJ.Cosson. – On va à l’école, chez Mr Morlet, pour prendre sa cotisation tennis. – Lorsqu’il fait l’initiation et l’entraînement des jeunes, c’est sans jamais quitter le filet et avec une cigarette ou un cigare aux lèvres qu’il rallume souvent. – Le court 1 est réservé aux meilleurs et même les adultes n’y sont admis qu’en leur absence. – Les enfants, eux, guettent la libération du court 2 pour pouvoir jouer et doivent sortir dès Farrivée d’adultes. – Le fils de Mr et Mme Morlet, brillant élève à polytechnique, fait venir, comme membre de la section, quelques copains de promo, très bons tennismen.(Borghini, Defrene ..). Il fait venir aussi, pour une démonstration, Jean Borotra ( X et mousquetaire !). Dans les années 60, toujours pendant la présidence de Théo Karamanian : L ‘ environnement évolue… Construction : – des courts 3 et 4 à la place du verger, – d’immeubles à la place des champs de blé.( influence Dr Perrachon ?), – des courts 5 et 6, plus tard, et enfin…. – d’une cabane (adossée au mur de la piscine) pour le bureau du tennis. Le jardin des gardiens (à l’emplacement du club-house) est remplacé par une pelouse qui sert aux premiers déjeuners sur l’herbe, près des courts. Le gardien, M. Brunet, est remplacé par M. et Mme Quinzin. Mme Quinzin vend boissons et sandwiches sur sa terrasse. Mr Quinzin (très bon goal pour l’équipe 1 de foot) entretient le stade. Il est aidé par un militaire, détaché de Villacoublay. (peut être en échange de l’utilisation d’un terrain de foot par les militaires de la base). Le militaire, qui aide à l’entretien du stade, couche sur un lit de camp, dans la cabane, bureau du tennis, qui devient et restera pour nous ‘la cabane du soldat’. .. et les activités sportives aussi. Les meilleurs juniors : Denis Hovasse, Bertin Le Beigle et Jaqueline Le Boubennec, forment une très bonne équipe et ont droit à un entraînement assuré par Mme Kurdel (ex 1e r 6 série), peut-être déjà un peu dépassée (voir Denis î), mais qui avait besoin d’être aidée et à qui on permettra de donner des leçons particulières sur nos courts pendant encore de nombreuses années.

Jacques Thédié remplace Théo Karamagnan à partir de 1977: Il instaure un travail d’équipe avec une commission et sait déléguer à ses membres. Pendant sa présidence, l’engouement pour le tennis commence réellement en France, et le nombre des adhérents de la section dépasse les 600. Il faudrait donc davantage de courts. De nouvelles installations voient le jour. -Le premier club-house du stade est construit au début de sa présidence. Il n’est pas réservé au tennis (les sections foot, athlétisme, colombophilie l’utilisent). -Ensuite c’est le tour des courts 7 et 8. Animation. -Une animation sportive est mise en place (doubles surprise et tournoi à l’échelle). -Un tournoi ouvert a lieu en juin dans une chaleureuse ambiance .Dès les premiers tours on se presse autour des courts surtout si un membre de la section joue. -1 ou 2 soirées du tennis sont organisées chaque année ou plutôt chaque saison. La politique sportive se structure. -Une équipe déjeunes est entraînée par Jacqueline Le Boubennec. -L’équipe 1 Hommes avec Jean Delcourt, Denis Hovasse, Patrick Rossignol, Christian Micolau, Jacques Dodu joue en régional 1. Elle est entraînée par Pierre BouvierDesnos (du CAM comme Jacqueline maintenant). -L’équipe 2 joue la coupe ‘Chapignac’. Ses joueurs : J Louis Doussard, , J.Claude Bourdeix J.Jacques Brodin , Gérard Journé, Georges Guéraud , Marcel Peyssonnaux, nous parlent avec plaisir des 3e m c mi-temps entre eux et des réunions du jeudi à Paris où, avec un représentant de chaque club participant, on enregistre les résultats du samedi précédent avant de tirer au sort les rencontres du samedi suivant. C’était moins rapide qu’avec Internet mais tellement plus convivial ! ! ! Cependant deux gros problèmes demeurent : La saison de tennis, du fait des terres battues et de l’absence de courts couverts, commence début mai et se termine à la première gelée (début décembre au mieux, fin septembre au pire). Les meilleurs jeunes lorsqu’ils deviennent les meilleurs à Châtenay ( Gérard Obin , , Philippe Soleillant plus tard ) nous quittent, malheureusement mais logiquement, pour des clubs ayant des joueurs au moins de leur niveau. Jack Soleillant succède à Jacques Thédié à partir del977: Depuis les années 75 , le tennis est de plus en plus à la mode et l’effectif de la section dépasse 900 membres avec beaucoup de jeunes et une liste d’attente de plus de 200 candidats.

Pour satisfaire le plus grand nombre le règlement intérieur de la section est changé: – utilisation des courts 1 et 2 pour tous. – durée des périodes d’utilisation de % d’H. au lieu d’IH. Mais il faudrait surtout plus de courts, utilisables plus longtemps. Jack et son équipe se battent pour obtenir de la mairie : – deux terrains supplémentaires dont 1 couvert, – la transformation des terres battues en quick On a des arguments : -les courts 1 à 6 très vieux doivent être refaits complètement. -le nombre des adhérents, la liste d’attente et la forte demande pour jouer l’hiver. Grâce à l’appui de Jean Vons et de M .Mougard, chargé des sports, le court 9 en Mateflex est construit (à l’emplacement des nouveaux mini-tennis). Mais pour le court couvert et la transformation des terres battues il faudra attendre. Pourtant grâce à Serge Ayot, cousin de Constantin Lissenko (ancien athlète de l’ASV, ex recordman de France, ayant participé aux J.O.à Melbourne et à Rome, alors président du comité d’entreprise d’IBM.), des pourparlers sont en cours entre la mairie et IBM pour financer en grande partie ces travaux. Il faudra attendre jusqu’au 30 juin 81 pour qu’une convention soit signée (bail de 25 ans qu’IBM utilisera bien moins longtemps). Cette convention accorde, en échange de financement par le CE IBM, des heures d’utilisation de nos installations (sur 2 courts) par ses équipes corpo.. olitique sportive.

Un gros effort est fait vers les jeunes. -Entraînement par Jacqueline Le Boubennec de quelques filles, (Edwige Brodin, Sophie Canac, Martine de Saintilan) et des meilleurs garçons, (Philippe Soleillant, Pierre Forman, Marc Tourgeman, Denis Humbertjean, Jean de Saintilan, Pascal Soleillant, Richard Grandpierre). Avec Etienne Puteaux, Bruno Rouyer, Pierre Tucoulou, ils formeront plus tard l’équipe lHommes. – Création de l’école de Tennis. nimation. Le tennis loisir et l’animation sont privilégiés et même si l’accès aux courts, du fait du nombre toujours croissant des adhérents, devient de plus en plus difficile et ne contribue pas à entretenir le sérénité, l’ambiance est excellente grâce à : -davantage de soirées tennis (remise des prix des tournois ouverts et des tournois intérieurs, galette des rois,..) -de plus en plus de monde et de convivialité pour les pique-niques du dimanche et tous les 2ans pour la venue du club de Bergneustadt (2 jours et une nuit de fête). Pour ce qui est des dimanches Jack se souvient: ‘L’été c’est l’euphorie : le club devient une résidence secondaire. On débarque le dimanche matin avec les raquettes… .et les paniers. On se retrouve alors tous avec joie, jouant en simple, en double, avant d’attaquer de fabuleux pique-niques. Charlotte Guéraud apporte sa grosse marmite avec de délicieux civets de lapin ou autre plat de sa confection. Et on ne repart le soir qu’à la nuit tombante, fourbus, contents… ‘ r. Pierre de Saintilan (oct.81-dec 84) Sans doute choisi par le bon dieu, car les balles tombaient du ciel ! – les nombreux présents comprendront – je succède à Jack, à l’issue d’un match ‘défi’ de plus de 4H, disputé sur le court 2. L’équipe qui forme la commission est renforcée en nombre de dames. Marlies Binet, Simone Courtaud et Jocelyne Puydebois rejoignent Odette Marcé et Marie-Estelle Costaz qui appartenaient déjà à l’équipe précédente et même à l’équipe de Jacques Thédié pour Odette. ‘L’égalité Hommes/Femmes’ devient réalité. »